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Kim Leroy, 2009

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Très tôt Corinne Lecot s'empare de la photographie et l'adopte au quotidien pour fixer l'errance et l'éphémère. Son travail, qu'elle développe en autodidacte, exploite également d'autres médiums comme la peinture ou la vidéo. Au sein de cet apprentissage intuitif, l'artiste aiguise son regard et affine sa pratique en s’inspirant du quotidien. Avec ténacité et sensibilité, Corinne Lecot élabore un langage propre dans lequel la mémoire et la pérennité, l'instant et la fragilité, l'empreinte et l'urbanité proposent des fragments d'existence humaine. Les contours de sa démarche artistique se préciseront dès lors dans cette confrontation entre la photographie comprise comme trace et comme fragment, d’un côté, et un travail presque pictural de suspension et d'isolement, de l’autre. Les motifs mis en lumière révéleront l'attention portée au mouvement et à la vie auxquels les œuvres de Corinne Lecot rendent hommage, entre arrêt sur image et redéploiement infini de l’imaginaire. 

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Very early on Corinne Lecot embraced photography and adopted it on a daily basis to freeze driftings and ephemeral moments. Her work also exploits other mediums such as painting or video. Within this intuitive learning, the artist sharpens her eyes and refines her techniques through inspirations from everyday life. With tenacity and sensitivity, Corinne Lecot develops a particular language in which memory and sustainability, moment and fragility, urban and footprint offer fragments of human existence. The contours of her artistic approach there fore clarify themselves in this confrontation between photography understood as trace and fragment on one side, and an almost pictorial work of suspension and isolation on the other. The patterns high lighted will reveal the attention paid to movement and life, to which Corinne Lecot’s work pays tribute, between snapshots and infinite redeployment of the imagination.

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Extrait du catalogue d'exposition " Corinne Lecot /Traces d’existences " - Cycle L’empreinte de la photographie # 2" - Centre Culturel La Venerie, Bruxelles, BE. Curateur & Auteur : Kim Leroy, 2009 

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Fuir la vallée de la Fensch et son ciel plombé par les fumées d'une industrie sidérurgique à bout de souffle! Tel était le mot d'ordre qui bourdonnait aux oreilles d'une adolescente à l'étroit dans la Lorraine en crise des années 1970. Dans ce contexte peu amène, Corinne Lecot trouvait ses bouffées d'oxygène dans les prises de vues photographiques, focalisant son objectif sur des lieux et des choses d'apparence anodine dont son regard avait capté le charme insolite ou, déjà, figeant dans leur mouvement des figures anonymes saisies dans la rue. Si, parallèlement, son expérience du dessin et de la peinture progressait par diverses touches, Corinne Lecot pressentait dans la photographie et ses forces mystérieuses une réponse majeure à ses aspirations artistiques naissantes. L'attrait des gens et de leurs existences manifesté dès les premiers pas de son parcours trouveront dans son rapport au médium photographique une issue des plus fécondes. Ainsi en est-il de ces photographies d'inconnues glanées dans les marchés aux puces et auxquelles Corinne Lecot donnera une seconde vie, conférant à ces portraits profanes une valeur mystique proche de l’icône. Du principe de l'empreinte physique, elle explorera les transferts de matière chromatique sur des supports successifs, prolongeant plastiquement, en quelque sorte, le jeu de transsubstantiation du réel à l’œuvre dans la représentation photographique. Les contours de sa démarche artistique se préciseront dès lors dans cette confrontation entre la photographie comprise comme trace et comme fragment, d’un côté, et un travail presque pictural de suspension et d'isolement, de l’autre. Les motifs mis en lumière révéleront l'attention portée au mouvement et à la vie auxquels les œuvres de Corinne Lecot rendent hommage, entre arrêt sur image et redéploiement infini de l’imaginaire.

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Flee the Fensch Valley and its sky, saturated by the fumes of a steel industry running out of breath! This was the motto buzzing in the ears of a young teenager cramped and suffocating in the Lorraine during the 1970s crisis. In this difficult context, Corinne Lecot found her breaths of fresh air in photographic shots, focusing her lens on places and things of insignificant appearance whose unusual charm her gaze had already picked up, or freezing the movement of anonymous figures entering the street. If, at the same time, her drawing and painting experience progressed through different steps, Corinne Lecot sensed in photography and its mysterious forces a major response to emerging artistic aspirations. The appeal of people and their lives demonstrated from the first steps of her career, will find in her relation to the photographic medium the most fruitful outcome. Such is the case of these photographs of strangers, gathered from flea markets and to which Corinne Lecot provides a second life, giving these secular portraits a mystical value nearing that of an icon. From the principle of physical footprint, she explores chromatic material transfers on successive media, visually extending, somehow, the transubstantiation of reality that is at work in photographic representation. The contours of her artistic approach therefore clarify themselves in this confrontation between photography understood as trace and fragment on one side, and an almost pictorial work of suspension and isolation on the other. The patterns highlighted will reveal the attention paid to movement and life, to which Corinne Lecot’s work pays tribute, between snapshots and infinite redeployment of the imagination.

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